• Printemps plein d'indolence,

    J'implore ta clémence.

     

    A toi plein de langueur

    J'abandonne mon coeur.

     

    Ma pensée indécise

    Flotte au gré de la brise.

     

    Un ruissellement tendre

    Me pénètre de miel.

     

    Ah! ne voir, ah! n'entendre

    Qu'à travers le sommeil.

     

    A travers ma paupière

    J'accueille ta lumière,

     

    Soleil qui me caresse;

    Pardonne à ma paresse...

     

    Bois mon coeur sans défense,

    Soleil plein d'indulgence.

     

    André Gide


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  • C'est un beau soir de mars, rugueux et froid,

    L'après-midi, quelques fragiles anémones

    Ont fleuri toutes à la fois.

    A cette heure tombe le soleil jaune.

     

    Merles et grives

    S'interpellent et se poursuivent

    Et s'écoutent siffler à pleine voix,

    Ou bien encore grincent et se chamaillent

    Parmi les mailles

    Des rameaux fins et divergents du bois.

     

    Au ras du sol poussent les herbes

    A petits brins,frêles et lisses.

    La surface des eaux se plisse

    Au vent acerbe.

     

    Les villages, lavés par la neige et la pluie,

    Au bord de la grand-route et des mares s'appuient

    Et reluisent, de loin en loin, parmi les champs:

    Tuiles rouges et volets verts et pignons blancs.

     

    Emile Verhaeren

     

     


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  • J'ai voulu ce matin te rapporter des roses;

    Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes

    Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.

     

    Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées

    Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées,

    Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir;

     

    Lavague en a paru rouge et comme enflammée.

    Ce soir, ma robe en est toute embaumée...

    Respires-en sur moi l'odorant souvenir.

     

    Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)


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  • A voir chez BIDULE ( loufoquries de ) l'excellent poème du même Auteur.

    inutile recopier ici.....

    MF


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  • Le Chat

    Viens,mon beau chat, sur mon  coeur amoureux;

    Retiens les griffes de ta patte

    Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,

    Mélés de métal et d'agate.

     

    Lorsque mes doigts caressent à loisir

    Ta tête et ton dos élastique,

    Et que ma main s'enivre du plaisir

    De palper ton corps électrique,

     

    Je vois ma femme en esprit. Son regard

    Comme le tien, aimable bête,

    Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

     

    Et, des pieds jusques à la tête,

    Un air subtil, un dangereux parfum

    Nagent autour de son corps brun.

     

    PS: Quand je saurai faire je joindrai une photo de mes chats


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